INJEP Sport et handicap

Sport et handicap : ressorts et freins à la pratique sportive amateure et de haut niveau 

INJEP - INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DE L’EDUCATION POPULAIRE

La pratique sportive des personnes en situation de handicap

Malgré des enjeux sociétaux majeurs, peu de données statistiques fiables et représentatives sont disponibles pour mesurer le niveau de pratique d’activité physique et sportive (APS) des personnes handicapées et pour en décrire les modalités. L’enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives (ENPPS), réalisée en 2020 par le service statistique du ministère chargé des sports, à l’INJEP, s’avère la source la plus fiable actuellement pour établir une photographie de la pratique d’APS des personnes handicapées en France. Ce rapport en donne les principaux résultats, complétés par ceux de l’enquête de santé européenne 2019, qui détaille les limitations fonctionnelles selon qu’elles sont motrices, visuelles, auditives ou neurologiques.

Il apparaît ainsi que les personnes handicapées âgées de 15 ans ou plus pratiquent des activités physiques et sportives deux fois moins souvent que la moyenne nationale, que ce soit de façon régulière ou occasionnelle. Dans cette population, le profil « classique » du sportif régulier (jeune homme diplômé du supérieur) est plus marqué que parmi l’ensemble des sportifs, et les femmes se montrent encore plus en retrait de la pratique sportive. Celle-ci diffère cependant beaucoup en fonction du type de handicap, l’écart à la moyenne étant très fort pour les personnes ayant des handicaps moteurs mais relativement faible pour les malentendants. À l’instar de l’ensemble des sportifs, les personnes handicapées âgées de 15 à 64 ans trouvent les premiers ressorts de leur pratique sportive dans la santé et le bien-être, mais elles privilégient néanmoins des disciplines d’intensité relativement plus faible (marche sportive, natation, vélo de ville, etc.).

Parmi les personnes handicapées éloignées de la pratique sportive régulière, les femmes sont surreprésentées tout comme les personnes âgées et sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au bac. La très grande majorité des personnes handicapées peu ou pas pratiquantes déclarent que les problèmes de santé sont un frein majeur à la pratique sportive.

Voir le rapport sur le site de l’INJEP

Handicap et sport de haut niveau

Au carrefour d’une sociologie des trajectoires, du sport et du handicap, cette recherche a pour objet de comprendre les mécanismes par lesquels vingt sportifsves porteurseuses d’un handicap moteur ou sensoriel ont pris place dans le monde (handi)sportif de haut niveau

En retraçant leurs parcours de vie, de l’enfance à la situation sociosportive actuelle, l’auteur a cherché à identifier les éléments clés de leur carrière (freins et leviers), ainsi que les conditions dans lesquelles ils et elles exercent leur(s) discipline(s) aujourd’hui (tennis fauteuil, goalball, athlétisme et athlétisme handisport, golf et golf des personnes sourdes et malentendantes).

Alors que Paris vient d’accueillir les Jeux paralympiques entre août et septembre 2024, il a paru opportun de mettre en lumière les conditions institutionnelles, sociales et économiques dans lesquelles évoluent les handisportifsves de haut niveau. Comment les personnes rencontrées pour cette enquête sont-elles devenues sportifs et sportives de haut niveau ? Quels regards portent-elles sur leur sport, leur carrière et leur handicap ? Quelles ressources développent-elles pour faire face aux contraintes qui sont les leurs ?

La double carrière (handisportifsves d’un côté, étudiantes ou travailleurseuses de l’autre), la précarité dans le handisport et ce qui est mis en œuvre pour en sortir, la classification (selon les handicaps et les capacités fonctionnelles des sportifs.ves) et les débats qu’elle suscite, l’impératif de reproduction des performances (pour gravir les échelons et rester au haut niveau) : ces quelques éléments – parmi d’autres – montrent que les trajectoires de vie des enquêtées présentent entre elles des similitudes sociologiques fortes. Elles se fondent sur le partage d’une condition sociosportive déterminée en partie par le handicap et par le système pyramidal du (handi)sport de compétition.

Voir le rapport sur le site de l’INJEP

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